Big 4 vs petit cabinet d’expertise comptable : dans quelle structure travailler ?

Décrocher un job
Vie & bien-être au travail
14
min
Publié le
28/10/24

L'auteure de cet article

Soumaya Dziri
Cofondatrice de Coonter et de l’école Les Geeks des Chiffres, Soumaya s’est donné pour mission d’aider les étudiants de la filière d’expertise comptable à réussir leurs diplômes et à se créer un profil irrésistible sur le marché de l’emploi. Elle est aussi coauteure du livre « Mon DCG validé », paru aux éditions Dunod.

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Sommaire

Quelle direction prendre aux prémices de sa carrière entre un Big Four ou un petit cabinet d’expertise comptable ? C’est une question qui revient souvent chez les professionnels du chiffre, surtout quand on se lance sur le marché du travail. En réalité, il n’y a pas de bonne réponse, tout dépend de vos objectifs professionnels à court et long terme mais aussi des opportunités offertes par chaque cabinet. 

Si un collègue nous la posait, on pourrait bien sûr y répondre simplement. Mais tout dépend dans quel camp on est. 

Les partisans des Big 4 diraient que travailler chez Deloitte, PwC, EY ou KPMG signifie une étiquette prestigieuse dans son parcours, une rémunération plus élevée et une spécialisation dans un domaine précis, ce qui est idéal pour celles et ceux qui souhaitent se concentrer sur une expertise spécifique et miser sur un CV 5 étoiles sur un unique sujet. 

En revanche, les partisans des petits cabinets diraient que, bien que le salaire soit moins attractif que dans un Big, y travailler permet de toucher à une variété de missions polyvalentes et de rester au plus près des clients. 

Les deux types d’entreprise ne visent pas les mêmes objectifs de carrière. En deux mots, ce n’est pas la même ligne éditoriale qui se jouerait sur votre CV. Un certain nombre de paramètres sont à prendre en compte avant de vous décider, creusons davantage la question.

12 questions à se poser avant de choisir

Avant de se plonger dans les détails des Big 4 et des petits cabinets, passons par une phase d’introspection personnelle et professionnelle. Voici les principales questions qu’il faut se poser pour clarifier vos priorités et faire un choix éclairé sur vos projets de carrière :

6 questions pros

Commençons par 6 questions purement professionnelles pour comprendre mieux vos objectifs de carrière et votre environnement de travail idéal

  1. Qu'est-ce qui vous motive le plus dans votre travail : la rémunération, la reconnaissance, le niveau de challenge, le confort de travail ou la satisfaction personnelle ? 
  2. Visez-vous la spécialisation ou la polyvalence sur tous les sujets du cabinet (audit, expertise comptable, social, fiscalité, M&A, analyse…) ?
  3. Préférez-vous une hiérarchie bien structurée ou une ambiance plus informelle ? 
  4. Replongez-vous dans vos expériences précédentes ou sur vos matières préférées à l’école, préférez-vous l'audit, le conseil, le droit ou l'expertise comptable ? 
  5. Êtes-vous intéressé par des opportunités de travail à l'étranger, ou préférez-vous rester en France ? 
  6. Préférez-vous voir les résultats immédiats de vos efforts ou travailler sur des projets à long terme avec un impact plus global ?

Ces questions doivent vous susciter une réflexion approfondie sur ce qui est vraiment important dans votre carrière pour bien comprendre vos motivations et vos préférences avant de choisir entre un Big 4 et un petit cabinet d’expertise comptable.

6 questions persos

Parlons de vos aptitudes personnelles dans le monde du travail. Si vous débutez, il est possible que vous ne les connaissiez pas encore, plusieurs tests de personnalité existent pour y voir plus clair. La rédaction Coonter vous conseille les tests de personnalité DISC, MBTI et 16personalities. Concernant ces aptitudes, qu’on appelle aussi soft skills, voici 6 questions à vous poser : 

  1. Quelle est votre tolérance au stress et à la pression ? 
  2. Préférez-vous travailler en équipe sur des projets ou en totale autonomie ?
  3. Êtes-vous à l'aise avec un haut niveau de responsabilité dans votre travail ? 
  4. Aimez-vous résoudre des problèmes complexes ? 
  5. Préférez-vous des environnements dynamiques qui vous challengent ou des environnements plus stables et prévisibles ? 
  6. Qu'est-ce qui vous motive le plus dans votre travail parmis ces 3 choix : réussite professionnelle, équilibre vie professionnelle-personnelle, apprentissage continu ?

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L’univers des Big 4, peser le pour et le contre

Qu’est-ce qu’un Big Four au juste ? Les Big Four sont les quatre plus grands cabinets d'audit et de conseil au monde. Deloitte, PwC, EY, et KPMG sont de loin les plus grands cabinets en termes de revenus annuels et de nombre d'employés. Ils dominent le marché mondial de l'audit et du conseil, avec des bureaux dans presque tous les pays. 

Source : accountingtoday, “Ranking The Top 100 Firms and Regional Leaders

Historiquement, il y avait même un "Big Eight" jusqu'à ce que des fusions et des acquisitions réduisent le nombre à quatre. Pour information, le plus grand cabinet de services professionnels au monde aujourd’hui en termes de revenus et d'effectifs reste Deloitte en offrant des services en audit, conseil, fiscalité, et advisory. Mais ils ne sont pas seuls…

Bien qu'il existe d'autres grands cabinets d'audit et de conseil, ils sont généralement de plus petite taille comparée aux Big Four. Ces cabinets, tels que BDO, Grant Thornton, RSM International ou Mazars, pour ne citer qu’eux, sont souvent appelés des "mid-tier" firms ou des cabinets de taille moyenne.

Ils offrent également des services de haute qualité et jouissent d’une forte présence internationale, bien qu’ils n'atteignent pas la même échelle en termes de revenus et de nombre d'employés que les “fameux” Big Four. 

Pour pousser l’analyse, nous allons regrouper ces deux typologies de cabinets (les Big et les Mid-Tier) versus les autres cabinets d’expertises comptables (TPE et PME), puisqu’en matière de missions et de QVT (Qualité de Vie au Travail), ils sont assez similaires en soit.

Après vous être soumis à l’ensemble des questions du point 01 de cet article, il est temps de peser le pour et le contre sur le fait de bosser ou non dans un Big Four ou un Mid-Tier.

Travailler dans un Big Four ou un Mid-Tier : le pour

Pour la bonne réputation. 

Travailler pour un Big Four ou un Mid-Tier vous donnera une grande crédibilité sur votre CV puisqu’ils sont considérés comme les leaders de l'industrie en matière de standards professionnels et d'excellence mais aussi comme les employeurs de référence en matière d’expertise comptable. Un plus qui fait briller les yeux de n’importe quel recruteur qui vous considérera comme faisant partie d’une “élite”. 

Caroline Hélin, avec son Master en finance en École de commerce, a commencé chez KPMG pour le prestige, avant de poursuivre par la suite vers un cabinet à taille humaine pour pouvoir passer son DEC et devenir experte-comptable. 

Attention tout de même, il est important de souligner que les cabinets Mid-Tier sont moins prestigieux que les Big Four… même s’ils ont une très bonne réputation dans le secteur.

Pour de meilleures opportunités de carrière et le niveau des missions. 

Les Big Four et les Mid-Tier offrent également des programmes de mentorat bien rodés, des certifications professionnelles, des plans de carrière structurés et des possibilités de mobilité internationale. 

Mélanie Lahoud, senior Manager chez Mazars nous raconte son expérience internationale dans un Mid-Tier : “J’avais commencé dans le département Audit chez Mazars France, puis je suis allée travailler à l’international, j’ai pu changer et essayer le département expertise comptable à Mazars Singapour où on avait tous types de missions aussi bien sur des clients étrangers que sur des clients français, on jonglait entre le référentiel comptable international des normes IFRS et le système français.”

Aussi, les missions que vous trouverez en Big Four sont de tout autre nature et niveau, en termes de complexité, d'envergure internationale, et de spécialisation technique. Cela s’explique par le prestige de leurs entreprises clientes, souvent des multinationales bien connues. 

Vous pourriez travailler par exemple sur des audits de grandes entreprises, de l’advisory en transactions, des fusions-acquisitions complexes, de la due diligence financière, de la comptabilité consolidée ou bien des conseils stratégiques pour des entreprises cotées en bourse…

Cela contraste avec les missions qu’on peut trouver en plus petits cabinets, où vous aurez l'opportunité d'être impliqué dans une gamme variée de tâches certes, mais beaucoup plus simples allant par exemple de la tenue comptable d’une SARL aux déclarations fiscales (TVA, IS, IR…), en passant par la gestion de la paie et le conseil aux petites et moyennes entreprises locales sur des choix de statut juridique.

Pour une rémunération plus intéressante et le pouvoir du réseau. 

“Mes 6 années passées chez KPMG ont été l’une des meilleures expériences de ma vie professionnelle. On travaillait beaucoup mais j’avais l’impression qu’on était entre potes, on se marrait tout le temps, c’était une expérience humaine où on a pu aussi bien développer notre réseau”, explique François Saunier, expert-comptable, au micro du Podcast Les Geeks des Chiffres.

Travailler dans un Big Four ou un Mid-Tier : le contre

Malgré ces avantages, travailler dans un Big Four ou un Mid-Tier présente également des inconvénients qu’il est crucial de considérer avant de se lancer.

La charge de travail intense et stressante est un aspect inévitable dans un Big Four.

Les longues heures et les périodes de forte pression sont monnaie courante, en particulier pendant les périodes de clôture des comptes (aka la période fiscale) et d’audit. 

Ce rythme soutenu peut mener à un déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, et potentiellement à l’obsession et l’addiction au travail qu’on appelle aussi ergomanie ou workaolisme en anglais, poussant petit à petit à l’épuisement professionnel. Il n’est pas rare de voir des employés essoufflés au bord du burn-out et faisant passer leur famille au second plan ! 

Il est très facile de trouver des témoignages d’anonymes sur reddit racontant leurs mauvaises expériences dans les Big 4 : “Ma partenaire fait de l’Audit dans un BIg 4 et ses heures sont épouvantables. Elle rentre généralement du travail pour en faire plus jusqu'à 21h-22h.” ou encore “Mon manager travaillait dans un des Big 4. Il m'a dit qu'il n'était pas rare de voir des gens pleurer à leur bureau. Il a finalement opté pour une entreprise de taille moyenne pour un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et il est beaucoup plus heureux maintenant.”. 

Gardez en tête que ce ne sera probablement pas facile et qu’il faut avoir les nerfs solides pour éviter toute mauvaise surprise. Il vaut mieux arriver aguerri et informé dès le 1er jour si vous optez pour un Big Four.

La spécialisation peut devenir une contrainte

Bien que se concentrer sur un domaine précis puisse être bénéfique pour certains, cela peut limiter les compétences et les expériences variées que l’on pourrait acquérir dans un environnement plus petit. Comme le précise l’épisode “Les dangers d’un excès de spécialisation” du podcast STORY RHL’exercice d’un métier, même d’expert, exige, la plupart du temps, une compréhension synthétique de toutes les composantes de l’entreprise, de son activité et de son devenir, c’est-à-dire d’en saisir le sens et l’intelligence. Un excès de spécialisation, telles des œillères, nuit par nature à cette intelligence.”

La hiérarchie rigide, exigeante et même qualifiée par certain de “capitaliste” peut ne pas convenir à tous les types de personnalités. 

D’où l’intérêt de faire un test pour s’assurer que votre personnalité est en adéquation avec le type de poste et les valeurs de l’entreprise. Trouver le job qui vous convient vraiment en tant que personne doit rester votre priorité. Pour le savoir, la 1ère case à cocher est d’apprendre à vous connaître. Même si vous êtes junior et que vous souhaitez vous “faire un nom”, le sacrifice du début de carrière peut s’avérer être un cadeau empoisonné ! 

Selon l’étude de Sébastien Stenger, “Au cœur des cabinets d’audit et de conseil”, les auditeurs des Big 4 qui ne se sentent pas à la hauteur des exigences hiérarchiques malgré leur suradaptabilité constante peuvent avoir de mauvaises répercussions sur leur estime de soi sur le long terme et atteindre un bas niveau de confiance en soi.

 

Bien sûr, on parle de cas extrêmes, la plupart de ces grandes boîtes soignent de plus en plus leur qualité de vie au travail ainsi que leur marque employeur pour enlever cette mauvaise étiquette d’usine à gaz collée depuis les années 80. En faire une généralité est un danger et ne reflète pas la réalité de ce qui se passe vraiment. 

D’ailleurs, la culture de travail dans les Mid-Tier est souvent perçue comme étant plus équilibrée et moins compétitive que dans les Big Four, poussant vers un environnement de travail potentiellement plus personnel et collaboratif.

Maintenant que vous savez l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur le travail en Big, creusons l’option n°2 : les cabinets d’expertise comptable de taille TPE/PME, c’est-à-dire de 1 à 250 salariés maximum.

L’univers des petits cabinets, peser le pour et le contre

D’un autre côté, les petits cabinets offrent une expérience différente qui peut être tout aussi enrichissante, voire plus adaptée à certains profils. On aime dire à la rédaction que le cabinet d’expertise comptable est la “meilleure école de comptabilité”.

Travailler dans un petit cabinet : le pour

On compte aujourd’hui en France près de 19 500 sociétés ou associations d'expertise comptable inscrites à l’Ordre des experts-comptables, autant vous dire que la probabilité de travailler dans un de ces cabinets est bien plus élevée que dans les 4 plus grands cabinets du Monde. 

Hormis cette statistique, travailler dans un cabinet à taille plus humaine apporte des avantages bien plus difficiles à trouver dans des cabinets de grande envergure.

Pour la diversité et la liberté de choix des missions. 

Dans un petit cabinet, vous aurez l’opportunité de toucher à une variété de tâches et de secteurs diversifiés, ce qui peut grandement enrichir votre expérience professionnelle. Cette polyvalence est particulièrement valorisante pour ceux qui souhaitent acquérir des compétences variées. 

Nicolas Piatkowski nous partage son expérience en cabinet à taille humaine : “En un an, j’ai appris plus que durant quatre ans en grande entreprise. Entre les rendez-vous clients, la paie, le juridique, et la comptabilité, j’ai rapidement géré une multitude de dossiers avec divers entrepreneurs. Cette expérience m’a enrichi tant sur le plan humain que professionnel, me permettant un accès direct et immédiat à la connaissance auprès de mon expert-comptable.

Pour la proximité plus “sur mesure” avec les clients et l’impact visible. 

Les relations clients sont souvent plus personnelles et directes qu’en Big Four. Vous pouvez voir l’impact direct de votre travail sur les clients, ce qui peut être extrêmement gratifiant. 

Cette perspective vous offrira une expertise plus approfondie et significative, ainsi que davantage de créativité, de liberté d’action et de personnalisation dans l’accompagnement type d’un client entrepreneur. De quoi développer ces trois côtés “soft skill” très appréciés sur le marché du travail : l’autonomie, la proactivité et la résolution de problèmes (problem solving en anglais) mais aussi de quoi enrichir vos compétences techniques. Si l’idée de devenir un véritable “couteau suisse” vous plaît alors ce type de cabinet est fait pour vous. 

Cela vous donnera également un sentiment de satisfaction en voyant les résultats concrets de vos conseils en temps réel.

Pour l’environnement de travail flexible et moins hiérarchisé. 

Les petits cabinets offrent souvent un environnement de travail plus familial et moins formel, ce qui peut être plus agréable pour certains. La culture d'entreprise y est souvent plus flexible, propice à première vue à un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. 

Caroline Hélin explique qu’ “en passant en cabinet à taille humaine, j’avais un rythme de travail beaucoup plus humain, je commençais à 9h et je finissais à 18h.” Cette flexibilité permet de s’adapter aux besoins individuels de chaque collaborateur, pour un environnement de travail plus bienveillant et motivant. 

Un chef de mission anonyme témoigne : “La hiérarchie plate dans notre cabinet facilite beaucoup la communication et accélère la prise de décision. Notre travail quotidien est plus agile, dynamique et moins bureaucratique.” 

Enfin, cette rapidité décisionnelle favorise une rapidité en termes d’évolution professionnelle interne. Il n’est pas rare de devoir attendre plusieurs années pour passer d’un grade à un autre en Big 4 ou en Mid-Tier comparé à un petit cabinet où passer de collaborateur comptable à chef de mission peut ne prendre qu’une année dans certains cas. 

Mélanie Lahoud nous explique son évolution professionnelle dans un cabinet Mid-tier : “Il y a une évolution très précise les premières années chez Mazars, ce qui est important c’est d’avoir les bases au niveau technique et d’avoir un esprit d’équipe, c’est ce qui est attendu du grade de Junior puis on passe au grade de senior, qui veut dire responsable de mission, il doit encadrer les juniors sur leurs missions et revoir leurs travaux. C’est l’aspect management qui s’impose et l’amélioration des process. Enfin, le grade de manager vise la prise en charge de la responsabilité et de la relation client. Il est le 1er point de contact du client pour les questions importantes. Il est le garant de l’amélioration du service et travaille toujours en collaboration avec les seniors et les juniors. Il faut à peu près 3 ans pour passer d’un grade à un autre.

Travailler dans un petit cabinet : le contre

Pour trancher la question, ne pensez pas noir ou blanc, la zone grise existe… bel et bien.

C’est pareil partout, tant qu’on est en cabinet.

Les petits cabinets ont aussi leurs propres défis et passent par les mêmes niveaux d’exigence et de saisonnalité que les Big Four et les Mid-tier. La période fiscale, les obligations légales sociales et fiscales, les missions d’audit… s’inscrivent aussi dans le quotidien de leurs collaborateurs. 

Travailler dans un plus petit cabinet ne veut pas dire “boire un cocktail sous les cocotiers”, les conditions de travail peuvent y être très très intenses durant les périodes de clôture surtout si le management du cabinet n’a ni prévu d’anticiper les besoins en recrutements et ni prévu la mise en place de process “carré” si nécessaire au bon déroulement de la période fiscale. 

Les pires pratiques RH peuvent y être même monnaie courante, conduisant à la triste réalité qu’est encore une fois l’épuisement professionnel ! Certains collaborateurs parlent même de l’absence d’humanité et d’abus de droit du travail très présents dans certains cabinets, par exemple le non-paiement des heures supplémentaires ou le harcèlement moral pour ne citer que ça. 

On trouve tristement pas mal de collaborateurs quitter le monde du cabinet pour l’entreprise, réputée elle, avoir une meilleure QVT, ou même, devoir se réorienter dans un autre domaine suite au dégoût vécu.

La rémunération peut être moins attractive à cause des ressources limitées. 

Les salaires dans les petits cabinets sont souvent inférieurs à ceux proposés en Big Four ou en Mid-Tier, on parle même d’environ 10 000 euros brut annuel d’écart entre deux postes équivalents de Junior en région parisienne. 

Les avantages sociaux peuvent également être moins nombreux suite au manque de ressources et de flexibilité financières des plus petits cabinets, ce qui peut parfois limiter l’efficacité et la qualité des services offerts aux clients du cabinet. 

J’en ai fait moi-même l’expérience quand j’ai travaillé dans un cabinet de type TPE. “Les priorités de certains cabinets sont le ROI à tout prix, la recherche et la notion de qualité continue y sont absentes. Les clients à petit budget et peu rentables sont souvent mis de côté pendant la période fiscale pour privilégier ceux envers qui les honoraires sont meilleurs. Ce qui entraînait  une mauvaise prise en charge assumée des obligations réglementaires dans les temps légaux, à mon plus grand regret et celui des clients en question. Il n’était pas rare de les entendre s’agacer au téléphone”. 

Mais n’oublions pas que la question de la rémunération varie d’un cabinet à un autre, certains “petits” cabinets proposent des primes de bilan et des incentives en cas d’apport de nouveaux clients plus avantageux que dans les cabinets  Mid-Tier. 

Comme dit au début de cet article, les opportunités offertes par les cabinets sont aussi un facteur à prendre en compte dans votre prise de décision, n’hésitez pas à poser la question sur le package de rémunération lors de vos process de recrutement, vous pouvez aussi consulter les comptes existants Glassdoor des cabinets pour vous faire une idée.

Les opportunités de carrière peuvent être plus limitées. 

La taille réduite des petits cabinets rend quasi-absentes les occasions de mobilité internationale, d’évolution professionnelle et de formation. 

Mélanie Lahoud explique qu’à Mazars, “l’avantage d’être dans un groupe est l’aspect formation, on n’est pas tout seul, et il y a des référents techniques dans les bureaux quand on a besoin d’information ou d’explications”. Quand on est en poste dans un cabinet à taille humaine, changer d’entreprise peut être parfois la seule solution pour espérer un nouveau souffle dans sa carrière.

Notre tableau récap’ des + pour vous aider à prendre la bonne décision

Les meilleurs conseils pour réussir à décrocher un poste dans les deux

Si l’une ou l’autre des solutions vous a plu, il est temps maintenant de maximiser vos chances de décrocher un poste dans un Big Four ou un petit cabinet.

Préparez-vous minutieusement.

Que ce soit pour un entretien chez un Big Four ou un petit cabinet, une préparation minutieuse est essentielle. Avant chaque candidature, renseignez-vous ! Connaître l’histoire, les valeurs, et les principaux clients de l’entreprise montre votre motivation et votre sérieux. Un recruteur voit d’un très bon œil le candidat déjà intéressé et curieux par l’entreprise.

Valorisez vos expériences.

Mettez en avant les compétences et les expériences diversifiées que vous avez acquises, surtout si c’était en cabinet. Pour les Big Four, insistez sur votre spécialisation et vos réussites dans des environnements compétitifs. Pour les petits cabinets, valorisez votre polyvalence et votre capacité à gérer plusieurs missions.

Soignez et personnalisez votre candidature.

Une image vaut mille mots. N’hésitez pas à personnaliser votre CV aux couleurs et au ton du cabinet visé. Rédigez vos mots de motivation en parlant de votre future valeur ajoutée à l’entreprise, ne parlez pas que de vous ! Parlez de vos compétences techniques qui seront utiles au cabinet visé et à votre capacité d’adaptation face au challenge de la période fiscale. Ce petit plus fera la différence parmi tous les CV.

Développez votre réseau et votre esprit business.

Que ce soit via LinkedIn, des événements professionnels ou des associations tels que l’ANECS ou le CJEC, un bon réseau peut faire la différence pour espérer trouver votre job en Big Four ou en cabinet. N’oubliez pas de développer votre esprit business. Nicolas Piatkowski en parle souvent dans ses vidéos : “Pour être bon dans ce métier, il faut avoir une bonne culture business pour pouvoir comprendre les clients”.

Que vous choisissiez de travailler dans un Big Four ou un petit cabinet, l’important est de bien comprendre vos propres aspirations et de faire un choix qui vous permettra de vous épanouir professionnellement. 

Chaque option a ses avantages et ses inconvénients, et il n’y a pas de voie unique vers le succès dans le domaine de l’expertise comptable. En prenant le temps de réfléchir à vos priorités et à vos objectifs de carrière, vous serez en mesure de faire un choix éclairé et adapté à vos ambitions. 

Si vous essayez le Big Four et que vous vous rendez compte que ce n’est pas fait pour vous alors dédramatisez et saluez votre essai, pas ce semblant d’échec !

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